Pages

2012-09-16

Le sacrilège des Pussy Riot en Russie?

Vous avez entendu parlé de l'affaire des Pussy Riot? Ces trois jeunes femmes punk condamnées à deux ans de camp, en Russie, pour avoir organisé un happening anti-Poutine dans une Église. Le procès des ces jeunes femmes a été règlé en deux temps trois mouvements. Un procès stalinien, dit-on même. Depuis, plusieurs organisations à travers le monde se mobilisent et contestent ce procès injuste. Parmi eux, des groupes de chrétiens orthodoxes. Pourtant, d'autres groupes chrétiens crient aux blasphèmes et aux sacrilèges. Mais qu'est-ce que ces trois Punkeuses ont-elles fait de si terrible?

Tout n'est pas encore très clair dans cette histoire. Mais, en gros, elles ont, au cours d'un spectacle donné dans une église, demandé à Dieu de chasser Poutine de pouvoir. Il semblerait qu'elles contestent aussi le soutien au régime Poutine de la hiérarchie de l'Église orthodoxe. Le problème vient de la traduction ou du sens qu'on donne à leur texte.  Beaucoup de traductions circulent sur le Net. Plusieurs s'entendent pour dire que celle de Galia Ackerman, journaliste et essayiste, est probablement une des plus fidèles à l'originale. (Voir l'excellente interview dans Libération). Voici un bref extrait :

- "Vierge mère de Dieu, chasse Poutine, chasse Poutine, chasse Poutine. Soutane noire, pattes d'épaules dorées, tous lesparoissiens rampent pour s'incliner."
- "Chiasse, chiasse, chiasse de Dieu ", "Vierge mère de Dieu, deviens féministe."
Ces paroles ont donc choqué quelques chrétiens. Bien que tout reste nébuleux puisque certaines personnes, comme Carol Rumens, traduissent le mot "sran" (chiasse) par conneries. Pour elles, la chanson dit "tout simplement que tout ce bazar religieux contrôlé par l'État, ce sont des conneries". Vous en conviendrez, il y a donc place à l'interprétation.

Cependant, dites-moi, cela valait-il deux ans de prisons? Remarquez bien que, lorsque Jésus a piqué sa colère au temple, il a touché l'image des chefs juifs et leur autorité. Après cela, je suis sûr que bien plus de personnes voulaient sa mort. Alors, dans cette fameuse affaire, si jamais on peut parler d'un manque de respect religieux (ce qui ne semble pas être si certain), peut-on parler de paroles dangereuses au point d'entrainer une telle condamnation?

Aucun commentaire:

Publier un commentaire